ODI Logo ODI

ODI

Rechercher

Bulletin

Sign up à notre bulletin.

Follow ODI

Engagement des communautés avec les acteurs armés en République centrafricaine: prévenir et réduire les risques de protection et la violence

Case/country study

Written by Kessy Martine Ekomo Soignet, Marina Clarisse Yidong, Veronique Barbelet

Hero image description: Graphic illustration of protection figures Image credit:Tim Harcourt-Powell Image license:CC BY-NC-ND 4.0

En République centrafricaine, les communautés exercent souvent une influence considérable sur les acteurs armés. Cela passe généralement inaperçue et n’est souvent pas reconnu par les acteurs de la protection humanitaire. Les communautés ont une influence sur des acteurs armés spécifiques : souvent ceux qui sont plus ancrés dans la communauté et décentralisés, car ils offrent des points d’entrée plus faciles pour les négociateurs communautaires. Les communautés ont également tendance à avoir une influence sur certains types de violence quotidienne qui les affectent et utilisent des ressources et des ressources pour encourager la maîtrise des acteurs armés.

Trop souvent, les interventions extérieures, en particulier de la part du gouvernement ou des organisations humanitaires, sapent et contrecarrent ces efforts au niveau communautaire. Les efforts visant à prévenir et à réduire les risques de violence ne doivent pas ignorer ce que les communautés accomplissent déjà et doivent respecter leur capacité d’action dans l’engagement des acteurs armés. Au lieu de cela, les acteurs externes devraient chercher à compléter ces approches prises en charge par la communauté. De telles interventions devraient être façonnées par les pratiques existantes des acteurs de la paix, et se concentrer sur la proximité et la présence, ainsi que sur une analyse continue des conflits et des dynamiques communautaires.

Les données de la République centrafricaine démontrent l’incroyable potentiel de la médiation humanitaire pour réduire le risque de violence. Même lorsque la médiation humanitaire a eu un impact moins durable, elle a tout de même contribué à une réduction globale de la violence et au renforcement des capacités communautaires de médiation et de résolution pacifique des conflits.

Pour être encore plus efficaces dans la réduction et la prévention de la violence, les acteurs de la protection humanitaire pourraient s’inspirer de l’expérience des acteurs de la paix, de la façon dont ils travaillent avec les communautés et de leurs approches de transformation des conflits. Cela oblige les organisations humanitaires à réfléchir non seulement à leur capacité à faire preuve de flexibilité et d’agilité, mais aussi à leur présence et à leur proximité avec les communautés dans des situations instables et d’insécurité. Cette approche ne doit pas chercher à se substituer au rôle des acteurs de la paix, mais à permettre aux acteurs humanitaires et de la paix de compléter leur expertise en collaborant plus étroitement.

S’il existe en République centrafricaine une collaboration entre les acteurs de la paix et de la protection humanitaire, il existe des possibilités de plus grande complémentarité. C’est particulièrement le cas lorsqu’il s’agit de travailler conjointement sur l’analyse des conflits, les programmes sensibles aux conflits et la compréhension de la dynamique communautaire.